Une entreprise populaire du Québec se retrouve dans une importante controverse

Une demande d'action collective déposée à la Cour supérieure du Québec accuse l'entreprise d'avoir dissimulé ses frais de livraison dans le prix affiché de ses forfaits.

Selon la requête déposée la semaine dernière, Goodfood aurait facturé des frais de 5,99 $ sans les inclure clairement dans le prix de ses ensembles hebdomadaires, ce qui irait à l'encontre de la Loi sur la protection du consommateur.

L'avocat responsable de la poursuite, Me Benjamin W. Polifort du cabinet Lambert Avocats, affirme que l'entreprise aurait utilisé une « décomposition de prix », soit une méthode consistant à afficher un prix de base auquel des frais supplémentaires s'ajoutent au moment du paiement.

Il ajoute que cette pratique aurait été masquée par des promotions offertes aux nouveaux clients, notamment un rabais sur les quatre premières semaines, qui aurait servi à dissimuler temporairement le coût réel des livraisons.

Du côté de Goodfood, la réaction ne s'est pas fait attendre.

L'entreprise juge la démarche juridique « sans fondement » et soutient qu'elle a toujours respecté les règles entourant l'affichage des prix.

La société assure que ses clients sont pleinement informés du coût total de leurs commandes avant le paiement final. Elle affirme que la transparence est au coeur de ses relations avec les consommateurs.

L'action collective, si elle est autorisée, concernerait tous les clients québécois ayant payé des frais de livraison pour une commande effectuée depuis le 17 octobre 2022.

Les consommateurs pourraient obtenir un remboursement équivalent aux frais facturés s'ils démontrent avoir été concernés.

Cette affaire remet sur la table la question de la transparence des prix dans l'économie numérique.

Plusieurs entreprises du commerce en ligne et des services de livraison ont déjà été critiquées pour des frais ajoutés tardivement dans le processus d'achat.

Pour Goodfood, il s'agit d'un test de réputation important. L'entreprise, fondée à Montréal et cotée à la Bourse de Toronto, cherche à se repositionner dans un marché hautement concurrentiel, où la confiance du client est essentielle.