Un virus possiblement plus menaçant que la COVID-19 inquiète et plusieurs cas sont déclarés au Québec

Cette situation repose surtout sur l'évolution rapide de la souche Influenza A H5N1.

Depuis quelques mois, les spécialistes observent une montée inhabituelle de signaux préoccupants liés à cette grippe aviaire hautement pathogène.

Selon Jean-Pierre Vaillancourt, président de l'Association mondiale de biosécurité animale, deux mutations supplémentaires suffiraient pour qu'elle puisse se transmettre aisément d'un humain à l'autre avec un potentiel pandémique supérieur à la COVID-19.

Pour l'instant, le virus circule essentiellement chez les oiseaux et certains mammifères, mais sa propagation n'a cessé d'augmenter. Elle touche des espèces migratrices et domestiques, autant au Canada qu'à l'international, ce qui complexifie la surveillance et les opérations de contrôle.

En Colombie-Britannique, plus de 300 autruches ont été abattues à Edgewood pour contenir une éclosion violente.

Au Québec, l'Agence canadienne d'inspection des aliments a confirmé un foyer d'infection le 12 octobre dernier dans une ferme de Saint-Félix-de-Valois où près de 12 000 oiseaux ont dû être euthanasiés. Deux autres cas récents à Knowlton et à Rochette rappellent que la situation demeure instable.

Pour la population générale, le risque demeure très faible, mais il n'est pas inexistant. Les experts expliquent que chaque transmission entre un oiseau et un mammifère donne au virus une nouvelle occasion de s'adapter. Ce processus peut éventuellement lui permettre de franchir la barrière vers l'humain.

Jean-Pierre Vaillancourt nuance toutefois l'alerte : il ne s'agit pas d'un appel à la panique, mais d'un avertissement nécessaire. On n'en est pas à une transmission humaine soutenue, mais la prudence doit primer dans les milieux agricoles et dans toute situation impliquant des oiseaux morts ou malades.

Les autorités sanitaires québécoises, dont l'INSPQ, poursuivent une surveillance étroite des mutations du H5N1. La priorité demeure de détecter rapidement tout signal de changement majeur afin de prévenir une propagation plus large.

Pour les citoyens, les consignes restent simples : éviter de manipuler des carcasses animales, signaler tout oiseau malade et rester attentif aux recommandations officielles.

L'histoire du H5N1 rappelle que l'évolution d'un virus peut basculer en quelques étapes seulement. Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer sa trajectoire et mieux comprendre son potentiel réel.

Source : TVA Nouvelles