Le Festival d'été de Québec sous le feu des critiques pour une raison bien précise
Crédit photo: Facebook - Paul Bordeleau | Facebook - FEQ
Le recours à l'IA par des organismes comme le FEQ (Festival d'été de Québec) fait grincer bien des dents à travers la province, que ce soit chez les artistes ou les festivaliers.
Ces derniers jours, on dirait que ça revient partout sur les réseaux: l'IA et sa place dans le monde artistique.
Plusieurs commencent à lever un sourcil, voire deux, en voyant à quel point elle s'invite dans des domaines où, normalement, c'est la sensibilité humaine qui prime.
Et plus les gens en parlent, plus on sent que quelque chose coince. Et certains exemples récents viennent alimenter ce feu de plus en plus visible.
Ce qui a mis la table cette fois-ci, ce sont les affiches promotionnelles du Festival d'été de Québec.
Plusieurs internautes n'ont pas mis longtemps à pointer du doigt des visuels qui, selon eux, manquent cruellement de chaleur et de vie.
L'une des images, qui représente un oiseau à une patte avec une main à quatre doigts, a été particulièrement critiquée. L'erreur, jugée grossière, est devenue un symbole de ce que plusieurs perçoivent comme une campagne déconnectée des humains.
Crédit photo: Facebook - Paul Bordeleau / Capture d'écranLe festival, sans détour, a confirmé que l'intelligence artificielle avait bien été utilisée, mais qu'elle ne remplaçait pas pour autant le travail des artistes impliqués dans la création. L'explication, malgré son ton rassurant, n'a pas suffi à calmer les réactions.
Pour plusieurs, le problème ne se limite pas à un simple outil.
Derrière l'argument du « soutien technique », c'est une inquiétude plus profonde qui se cache: celle de voir des entreprises faire le choix de la facilité, de la rapidité et des économies, plutôt que de miser sur les talents locaux.
L'idée que de grandes agences publicitaires utilisent des générateurs d'images au lieu d'engager des illustrateurs ou des photographes professionnels envoie, pour beaucoup, un message décourageant.
Des artistes qui sonnent l'alarme
Certains créateurs n'ont pas hésité à prendre la parole. Fred Jourdain, qui avait autrefois conçu une affiche du FEQ, a exprimé sa déception.
Il ne s'agit pas ici d'un simple désaccord esthétique, mais bien d'un cri du coeur face à une tendance qui semble évacuer l'humain du processus créatif.
Même son de cloche du côté de Paul Bordeleau, qui a dénoncé publiquement le recours à l'IA, tout en rappelant les dérives que cela implique, autant sur le plan éthique que sur le plan environnemental.
Crédit photo: Facebook - Paul Bordeleau / Capture d'écranLa réponse du FEQ, aussi structurée et polie soit-elle, a été perçue par certains comme un exemple de langage d'entreprise trop bien huilé, à mille lieues des émotions qui traversent les créateurs d'ici.
Crédit photo: Facebook - Paul Bordeleau / Capture d'écranPlusieurs internautes ont d'ailleurs souligné le contraste entre la chaleur humaine qu'on associe généralement au festival et les images jugées « froides » et impersonnelles que cette campagne dégage.
Le résultat? Une déconnexion grandissante entre les institutions et les artistes.
Une fracture qui ne date pas d'hier
Ce débat ne sort pas de nulle part. Depuis l'arrivée des outils de génération d'images, les artistes du numérique se battent pour faire valoir leur travail, souvent recyclé sans leur consentement dans les bases de données qui entraînent ces IA.
Alors, quand des événements culturels d'envergure ou des sociétés d'État comme Loto-Québec semblent emboîter le pas sans réflexion plus poussée, c'est tout un pan du milieu artistique qui se sent trahi.
Voici les images que les internautes soupçonnent d'avoir été générées par IA sur le site Internet des Grands Feux Loto-Québec:
Crédit photo: Site Internet - Grands Feux Loto-Québec / Capture d'écran
Crédit photo: Site Internet - Grands Feux Loto-Québec / Capture d'écranEt ci-dessous, les visuels utilisés en 2024 pour l'événement:
Crédit photo: Site Internet - Grands Feux Loto-Québec / Capture d'écranAu fond, ce que réclament les artistes n'est pas compliqué: du respect, de la reconnaissance et un peu plus d'audace dans les choix créatifs.
Et dans une province qui regorge de talents visuels, difficile de justifier l'absence d'illustrateurs humains derrière une campagne censée rassembler.
L'IA a beau être un outil puissant, elle ne remplacera jamais cette étincelle propre aux créations humaines, celle qui émeut, qui fait réfléchir, et qui ressemble un peu plus à nous.
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10 JUILLET | 122 RÉPONSES Le Festival d'été de Québec sous le feu des critiques pour une raison bien précise Êtes-vous d'accord avec les internautes qui trouvent aberrant que le FEQ utilise l'IA pour ses affiches? |
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