« Je fais vous expliquer comment ça s'est passé, comment on a tourné ça. Le réalisateur a dit: c'est un plan séquence, c'est-à-dire on coupe pas [...]. Là, il dit: on répète une fois, pis après ça on tourne. [...] Fait que, moi j'ai les caméramans pis le perchiste juste en arrière de moi. Je rentre dans l'entrepôt, le fameux entrepôt... Je marche [...], pis là, y'avait une twist. [...]
Toute l'équipe se cachait derrière moi pour que je m'oriente vers la boîte où y'avait de la drogue. [...] À ce moment, y'a Sébastien Leblanc, le salaud, qui sort de nulle part, parce qu'il s'était caché (on l'a pas vu), et il me tire. Moi, faut que vous sachiez que je me suis pratiqué chez nous pour apprendre à mourir. [...] Tu te regardes dans le miroir, pis tu te dis : comment je meurs? [...] Tu te pratiques, finalement, ça donne rien, c'est pourri, tu te dis je vais y arriver quand je serai sur place.
Faut que vous sachiez, je me suis imaginé une mort grandiose, tsé avec les explosifs qui te mettent dessus [...], pis là ça déchire ta chemise pis y'a du sang qui revole... mais non, on avait pas ça nous autres. L'accessoire a été gentil, il m'a collé un ziploc sur le chest avec du sang, en fait du sirop de maïs dedans. Et pendant la scène, j'avais une petite punaise dans ma main.
Et là, le réalisateur m'a dit: quand tu te fais tirer, tu pognes la punaise pis tu perces ton ziploc. La première fois je me suis raté, je me suis planté ça dans le chest pour vrai, pis y'a fallu que je me ''repine'' une fois, pis deux fois pour être sûr qui a du sang qui sort. On peut même voir que je me penche pour checker voir si le sang y sort, pis je fais comme: OK, maintenant je peux droper au sol. Pour me faire finalement achever de deux coups de balle dans la tête. »