Une épidémie inquiète les experts du Québec et la Santé publique sonne l'alarme

Depuis le début de l'année, les autorités ont confirmé 169 cas dans la Capitale-Nationale, une situation jugée historique qui pousse les équipes médicales à parler d'une épidémie silencieuse particulièrement préoccupante pour la population.

La Dre Nathanaëlle Thériault du CIUSSS de la Capitale-Nationale observe que la majorité des cas touchent des hommes, surtout ceux ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, mais elle insiste beaucoup sur la récente augmentation chez les femmes.

Cette hausse féminine soulève une inquiétude réelle parce qu'elle augmente mécaniquement le risque de transmission aux nouveau-nés et rappelle l'importance du dépistage pendant la grossesse.

Deux cas de syphilis congénitale ont d'ailleurs été recensés dans la région au cours des deux dernières années, un nombre anormalement élevé selon les données antérieures qui montre l'évolution préoccupante de la situation.

La syphilis circule souvent sans symptômes, ce qui permet à la maladie de progresser sans être détectée et complique les efforts de contrôle dans une région où les habitudes de dépistage varient beaucoup.

Le taux d'infection dans la Capitale-Nationale atteint aujourd'hui 21,4 cas par 100 000 habitants, un niveau qui place la région au troisième rang provincial derrière le Nunavik et Montréal selon les dernières données régionales.

La moyenne québécoise tourne autour de 13 cas par 100 000 habitants, ce qui montre à quel point la région de Québec se démarque dans un contexte où les modes de transmission évoluent rapidement.

Les autorités de la Santé publique répètent qu'il faut porter une attention sérieuse à la protection lors des relations sexuelles puisque la baisse d'utilisation du condom demeure un facteur majeur derrière la remontée actuelle.

Bien que cette infection soit facilement traitable par antibiotiques, elle entraîne des complications graves lorsqu'elle n'est pas repérée, notamment des atteintes cardiaques, cutanées ou neurologiques qui peuvent transformer une infection évitable en problème durable.

Les campagnes régionales continuent d'être renforcées dans les milieux communautaires, les cliniques médicales et les lieux fréquentés par les jeunes adultes, dans l'objectif clair de freiner la propagation avant qu'elle ne gagne la population générale.

La Santé publique rappelle que la prévention, la protection et le dépistage précoce représentent les meilleures armes pour inverser la tendance et protéger les personnes les plus vulnérables dans un contexte où la maladie circule plus vite.